Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
04 Sep

Une histoire de "mi-grand"

Publié par Altab

Je suis atterré ;

mais non, c’est vrai je n’ai rien fait et ne fait rien pour aider les migrants.

Doit-on rappeler les 700 morts du début d’années et de tous les autres quasi quotidiens ?

« Des quotas contraignants », d’après les mots de Hollande et Merkel, mais qui sont les cabinets de communication pour employer ces termes. Si l’on prend le recul nécessaire, on constate qu’il n’y a pas meilleur vocabulaire, nous sommes en crise, le chômage, la croissance, la bourse chinoise qui s’affole, et tout s’arrête pour une photo … Dans l’urgence, il faut que ça s’arrête quel paradoxe ! Quels moyens ? Quels outils ? Des mots, des phrases, de la politique, des actions peut-être.

Ne vous inquiétez pas, ce soir on est en week-end, la semaine prochaine la bourse chinoise sera reparti et on trouvera un nouveau débat pour noyer les foules.

En attendant les migrants ne sont pas du bétail car le bétail est une production, il a un intérêt profitable, il n’y a aucun mot dans le vocabulaire du capital pour qualifier les migrants sauf peut-être déchet, et encore maintenant on traite les déchets, on les valorise.

Ici pas d’alternative, des gens qui fuient, qui espèrent ; qui parfois appellent la mort qui sera une délivrance, pensée inenvisageable dans nos sociétés occidentales.

Soyons plus humains au quotidien, faisons attention aux personnes qui nous entourent, nous verrons les choses différemment, nous ferons travailler notre matière grise, mais surtout notre subconscient, l’émotion intentionnelle, l’intuition, notre volonté.

Car c’est bien ça qu’il se passe, au rythme où vont les choses, nous avons acquis la capacité à être confronté à un événement intolérable, mais notre conscient arrive à traiter l’information comme une actualité et donc comme une information temporaire.

A l’image d’un nuage qui passe, il génère un impact à un instant T, pour finalement se dissoudre ; bien sûr l’impact reste présent dans notre inconscient, mais au fur et à mesure en raison de la multiplication de l’information consommable, nous perdons notre capacité à défendre nos valeurs et les causes qui sont universelles : l’humanité, la vérité, la liberté (la beauté). Nous allons plus vite, nous voulons aller plus vite, mais on perd l’information fondamentale, on emmène la forme mais plus le fond, nous voyageons dans une coquille vide qui est en alliage hyper léger.

Qu’elles sont les mains qui fabriquent cette coquille ? Qui sont les Hommes qui engendrent ces mains ? Qui sont les Hommes qui font l’humanité ?

Tout cela peut changer, tout cela doit changer, notre conscience est quelque chose de malléable, et toute l’ambiguïté est là, à nous de choisir notre manière de voir le monde, ne nous laissons pas prendre aux jeux de notre manque de volonté.

Le débat a surgit sur le fait de prendre ou non la photo et le fait de publier ou non la photo (http://blogs.rue89.nouvelobs.com/vu-de-visa/2015/09/03/la-photo-de-lenfant-mort-les-professionnels-de-la-photo-reagissent-234917), dans des conditions différentes sur la forme mais similaire sur le fond ces questions ont émergées à propos de la fillette et du vautour de Kevin Carter (http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/07/26/une-si-pesante-image_3454254_3246.html); on a eu droit à un débat, mais finalement il y a toujours des hommes, des femmes, des enfants qui meurt de faim.

Les questions qui iront dans le sens d’aider les migrants, bien qu’elle relève d’une bonne intention ne traite pas du fond du problème, car le problème est en nous, il s’immisce insidieusement, nous oublions de prendre soin de nous et de notre entourage, nous choisissons non pas d’aider l’autre mais de ne pas nous aider.

La complexité est là : agir dans notre quotidien, faire ses choix en conscience, est le meilleur outil dont nous disposons pour améliorer notre sort d’humain.

ALTAB

Commenter cet article

À propos